Les systèmes de transport de passagers par chemin de fer

Si ces systèmes, et tout particulièrement les nouveaux systèmes à grande vitesse de l'Europe et du Japon, attirent un nombre toujours plus grand de passagers, le développement économique durable des systèmes de transport de passagers par chemin de fer reste un sujet de préoccupation majeur. On peut affirmer que les avantages sociaux du chemin de fer compensent partiellement (ou entièrement) le déficit entre les recettes et les coûts, mais le sujet suscite la polémique. En tout état de cause, ces systèmes entraînent généralement de lourds déficits dans le monde, ce qui est une contrainte pour les budgets des gouvernements qui les soutiennent.

Tandis que les systèmes de transport de passagers par chemin de fer, s'ils sont suffisamment financés, émettent bien moins de polluants "conventionnels" et de gaz à effet de serre que d'autres moyens de transport interurbain de passagers, ils ne sont pas nécessairement inoffensifs pour l'environnement. S'ils fonctionnent à l'électricité, et si cette électricité est produite par d'autres moyens que l'hydroénergie ou l'énergie nucléaire, ces systèmes sont à l'origine d'un certain niveau d'émissions de gaz à effet de serre. Tous les systèmes de chemin de fer génèrent également des émissions d'oxyde d'azote, d'oxyde de soufre et de particules. De même, la construction des voies ferrées, comme celle des routes et des aéroports, peut entraîner la destruction des habitats et une pollution des eaux.

Les gares sont généralement situées en centre ville, et lorsque les voies ne sont pas souterraines, elles peuvent être très sonores et diviser physiquement les communautés. En outre, les terminaux de chemin de fer doivent accueillir un grand nombre de personnes et engendrent souvent une forte congestion dans les alentours immédiats. Bien que les terminaux de chemin de fer soient souvent reliés aux systèmes de transports publics existants, tels que le métro, la baisse de compétitivité de ces systèmes signifie qu'ils relient moins bien le chemin de  fer à ses éventuels passagers.

Décider de la localisation de nouveaux itinéraires et de nouveaux terminaux pour le transport de passagers en chemin de fer constitue en soi un défi important. Ces systèmes requièrent à peu près autant de terrain pour leurs droits de passage que les voies exprès à accès limité. Pour les trains à grande vitesse, ces systèmes ont un itinéraire moins flexible que les voies exprès: ils ne peuvent tolérer de fortes pentes ou des virages trop raides. Si le système est électrifié, les câbles suspendus et les bornes de soutien sont jugés peu esthétiques, et la vitesse des trains et leur silence relatif posent des problèmes de sécurité dans les communautés qu'ils traversent. Là où il est impossible de construire de nouveaux itinéraires réservés aux passagers, les trains qui les transportent doivent partager la voie avec les trains de marchandises. Dans certains pays, où le pourcentage de marchandises transportées en chemin de fer est modeste, cela peut ne pas poser de gros problèmes. Néanmoins, l'usage quasi-exclusif de ces droits de passage par les trains de passagers empêche dans une large mesure ces pays de faire passer le transport de marchandises de la route au rail. Dans d'autres pays, tels que les Etats-Unis, le problème de la coordination du transport de marchandises, du transport interurbain de passagers et du transport pendulaire prend déjà une certaine importance, qui ne cesse de grandir.